Dimensions intérieures

Un éléphant se trouvait dans une pièce obscure : quelques Afriquains l'avaient amené là pour curieusement l'exhiber. Afin de le voir plusieurs personnes se présentèrent l'une après l'autre, mais étant donné qu'on ne pouvait l'examiner avec les yeux, chacun le tâtait dans le noir avec la paume de la main. 

La main du premier se posa sur sa trompe. Il dit : "Cette créature est comme un gros tuyau d'eau".

La main du suivant palpa son oreille qui lui apparut semblable à un gigantesque évantail. Un autre ayant saisi sa jambe, s'exclama : "Il me semble que cet animal est tel un pilier." Un autre encore posa sa main sur son dos et dit : "En vérité, cet éléphant est semblable à un trône."

De même, chaque fois que quelqu'un entendait une description de l'éléphant, il l'a comprenait d'après la partie qu'il avait lui-même touchée. selon l'endroit perçu, leurs affirmations différaient et d'aucun de lui attribuer tel ou tel nom. Si chacun d'eux avaient tenu dans sa main une lanterne toutes différences auraient disparu.

L'oeil de la perception sensorielle est seulement comme la paume de la main, incapable à elle seule d'appréhender la totalité de l'éléphant. L'oeil de l'océan est une chose, l'écume en est une autre. Laisse là l'écume et observe avec l'oeil de l'océan. Jour et nuit se meuvent des flots d'écume qui proviennent de l'océan. Tu vois l'écume, non l'océan. Comme c'est étrange !

Nous nous heurtons les uns contre les autres comme des embarcations à la dérive. Nos yeux sont aveuglés et nous ne voyons pas la profondeur de l'eau claire. Ô toi qui t'es endormi dans la barque du corps, tu as vu l'eau ; observe à présent l'Eau de l'eau.

L'eau à une Eau qui l'a met en mouvement, l'esprit à un Esprit qui l'appelle à Lui.