Monk ... ey

 

Il y a bien longtemps vivaient sur un des trois versants de la montagne noire 500 sages, sur un autre 500 ascètes et sur le troisième 500 singes.

 

Parmi ces singes, un de ceux du plus haut rang se rendaient constamment chez les sages. Il se réjouissait de les voir, cueillant fleurs et fruits pour leur en faire offrande.

Ces sages étaient assis en zazen et le singe s’inclinait profondément devant chacun d’eux. Après leur avoir rendu hommage, il s’asseyait en dernière ligne, à la dernière place, et, redressant son corps dans la posture, il tendait la colonne vertébrale et la nuque et formait de ses mains le suprême mudra.

Cela, il le faisait tous les jours.

Finalement, tous les sages entrèrent en nirvana, mais le singe ne s’en rendit pas compte et continua à leur apporter des offrandes et à s’asseoir en dernière ligne, à la dernière place. Quand il finit par remarquer que les sages ne prenaient plus rien de ses offrandes, il se mit à les tirailler par les manches et les pieds, mais les sages ne bougeaient toujours pas d’un pouce. Alors il dut se rendre à l’évidence qu’ils étaient morts. Il pleura amèrement, puis finit par aller chez les ascètes.

Les 500 ascètes reposaient sur des épines de chardons, alors le singe, suivant leur exemple, se coucha sur épines et chardons. Quand ils se mirent à s’allonger sur des cendres brûlantes, ou sur la terre glacée, il en fit tout autant.

Bref, il prit part à toutes leurs mortifications.

Mais un jour où ils s’étaient éloignés, le singe jeta de l’eau sur le feu, vida les cendres, ramassa chardons et épines et s’en débarrassa le plus loin possible. Alors les ascètes se mirent à se suspendre aux branches des arbres par les bras et les jambes, s’efforçant à rester dans cette position inconfortable le plus longtemps possible.

A la fin, le singe prit le parti de détacher des branches leurs membres tout contractés, et ils tombèrent à terre. C’est là qu’il commença à leur démontrer, à leur enseigner par l’exemple les 4 véritables et dignes attitudes corporelles : celle de la marche, de l’assise et les postures debout et couchée ; et chaque fois, après leur en avoir fait la démonstration, il s’asseyait devant eux, prenant la posture de zazen, concentrant son esprit, et leur faisant comprendre : « Chacun de vous devraient s’asseoir ainsi. »

A partir de ce moment, les 500 ascètes se mirent à s’asseoir avec lui en zazen, et, bien qu’ils n’aient eu personne qui puisse leur enseigner quelque chose par les mots, chacun d’eux put réaliser la Voie. C’est alors qu’ils se dirent : « C’est grâce à ce singe que nous avons atteint la Grande Voie », et ils se mirent à apporter au singe encens, fleurs, nourriture et boisson en offrande.

Et quand la vie du singe arriva à sa fin, le bois qu’ils utilisèrent pour brûler son corps avait un parfum d’essences précieuses. Ce singe qui fit tant de bien aux autres, malgré une vie au parcours difficile, devint au cours d’une vie postérieure un grand patriarche, abbé vénérable du monastère de la montagne noire.

Grâce à lui, beaucoup réalisèrent la Voie.

 

 

Histoire contée par le Révérend Tenryu Tenbreuil lors du 40 ième anniversaire de l’implantation du zen soto en France – La Gendronnière juin 2007.

méditation bodhisattva

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