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Bardo § vendredi 13

Image K U S E N spécial  -  mardi 17 novembre 2015 

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« Qu’est ce que le rire, ou le plaisir, alors que le monde entier brûle ? Les gens vivent dans les ténèbres. Ne cherchent-ils pas la lumière ? »

Bouddha

O seb 900

Nous n’accordons guère d’importance à la notion de « passage »,

d’intervalle,

cet « espace » si particulier entre deux « mondes »,

deux « états », ce « pont » entre deux rives …

Qui d’entre-nous est véritablement conscient du fugace instant qui sépare l’expir de l’inspir ?  Instant entre rêve et éveil, entre nuit et jour, entre vie et mort ? Intervalle de fluidité parfaite, cet « entre-deux … eaux » est silence parfait, vacuité.

Alors, « apprendre » la mort ?  

Non.

Apprendre à mourir ?   

Oui, pourquoi pas ?

Puisque là, réside (peut-être) la Pleine Conscience du Sage qui n’est pas acceptation crédule et idiote mais, participation active et heureuse, expérience joyeuse du mouvement même de la Vie. Ce mot même de Vie qui ne possède pas son contraire, la mort étant l’opposé de la naissance, où le chemin inverse ?

La vie qui est UNE, indéniablement, irrémédiablement , inconditionnellement.

Le livre des morts tibétain – le bardo thödol - parle bien de la Vie !

Il nous éclaire dans la connaissance de notre propre Esprit, qui, lors de sa « séparation » du corps, à l’ultime souffle, va éprouver dans toute l’acuité dont il est capable alors, des « situations » prodigieusement merveilleuses et douloureuses … Qui ne sont que projections de Lui-même. Un peu, comme nos nuits actuelles, emplies de rêves et de cauchemars issus de notre subconscient, dont l’intensité (parfois) nous subjugue … Seulement, ici, il n’y a plus de corps - ou bien un corps que l’on perd peu à peu – donc plus de « réveil » possible, ou alors, ailleurs … Dans une autre incarnation du fait de l’énergie colossale du Karma, jeu redoutable de causes et d'effets.

Il peut y avoir également « errance » perpétuelle (?) dans l’un des six mondes bouddhiques, souffrance infinie, désespoir incommensurable, car nous sommes seuls, perdus … Nous n’avons plus le réconfort du corps, la relative opalescence qu’il nous a prodigués si généreusement nous permettant de ne pas « nous voir », ou alors à travers des prismes qui nous faisaient plus « beaux » que nous ne sommes … Alors, alors ici, maintenant, tout explose. Plus de certitudes, plus de faux semblants, la réalité crue.

La foudroyante Lumière qui ne laisse aucune zone d’ombre, n’autorise aucune cachette …

Destruction de l’Ego ?

Entre Folie et Anéantissement, que choisir ?

Non.

Il y a autre chose à comprendre, maintenant, ici ... Profondément expirez.

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