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Méditation zen (zazen) et thérapie
- Par sunyatazenconseil
- Le 29/12/2015
- Dans ZEN
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ZAZEN* et THERAPIE
Bien des personnes ont pu faire l’expérience de l’intérêt complémentaire de ces deux démarches alternativement ou conjointement menées.
*zazen : méditation assise silencieuse. Les jambes croisées en demi-lotus, assis sur un coussin, la nuque étirée, le menton rentré et le dos droit … La respiration est profonde et calme, l’énergie de l’expiration se concentrant dans le bas ventre. L’attitude de l’esprit étant de laisser passer les images, sensations et pensées et de revenir constamment à l’attention portée sur la posture et l’expiration.
- L’attention juste
Bouddha a mis en évidence le lien essentiel entre les phénomènes et la conscience que nous en avons. En effet grâce à la méditation nous (re)découvrons ce lien fondamental entre la sensation qui apparaît au niveau corporel, le vécu émotionnel et la pensée qui passe en nous.
Dans la méditation (zen) assise (za) se développe peu à peu l’attention juste : quand nous éprouvons une sensation, nous savons que nous éprouvons cette sensation. Qu’elle soit agréable, désagréable ou neutre, nous savons qu’elle est : agréable, désagréable ou neutre - à chaque instant.
Il en est de même pour l’émotion, le désir, le besoin, les pensées … En fait pour tout ce qui nous traverse. Cela se produit dans le champ de conscience de tous.
La seule différence ici (au dojo zen) c’est d’apprendre progressivement à le reconnaître sans jugement, sans vouloir s’échapper ou devenir autre. Sans choix, ni rejet nous dit le sage.
Sans esprit de profit, sans même espérer s’améliorer car ce qui s’oppose à la transformation intérieure est le désir même de cette transformation, avec l’idée de ce qu’elle devrait être.
Tout concept à son sujet ne peut être qu’erroné et nous égarer. Cette transformation ne pouvant se faire que par l’acceptation consciente et bienveillante de son intériorité grâce à l’attention juste.
- Oser ... au risque de
Ce qui a été dit par Bouddha il y a 25 siècles est exactement le fondement de la thérapie et c’est certainement pour cela qu’il fût appelé le « grand médecin »…
Ceci dit il reste des questions fondamentales : Comment développer cette attention ? Quelles en sont les difficultés ?
Il reste à comprendre les « mécanismes » du refoulement et du déni, des systèmes de défense à traverser pour que cette attention soit possible et que son efficacité ne soit pas tronquée.
Où en sommes nous ? Qu’est ce qui nous pousse à nous mettre en chemin ?
Le point de départ du chemin intérieur est souvent la prise de conscience que la vie telle que nous en faisons l’expérience ne peut nous combler. Métro, boulot, dodo … Une relation amoureuse qui tourne mal … Une vie familiale avec ses joies et son usure … La roue de la vie et son cycle terrible du mourir … Nous percevons confusément que tout cela n’aura de sens que si nous trouvons notre « centre ».
Et un jour une porte s’entrouvre et nous savons qu’il est temps de prendre la route.
Nous partons, la plupart du temps avec un sac encore bien lourd, chargé de tous les « handicaps » d’une société qui a privilégié la notion de péché et de culpabilité, une éducation qui nous a coupé de nos émotions, de notre corps. Une sexualité qui n’est plus naturelle à cause de conditionnement social et parfois d’abus subis. Voilà pour n’en citer que quelque uns …
Nous sommes ainsi pleins de frustration et de colère, stressés par le rythme effréné de nos vies. La course à l’excellence et la productivité à tous crins nous font craindre le « burn out » dans une société où la coopération – l’évidente interdépendance de toutes choses – a cédé la place à une furieuse compétition.
Nous ne savons pas (plus ?) établir de relations interpersonnelles satisfaisantes, nous avons appris le bien et le mal et la nécessité de faire des efforts pour devenir toujours meilleurs.
Quand les blessures sont anciennes et profondes, le refoulement nous permet de survivre au quotidien. Sans ressentir de souffrances intolérables.
Mais il y a un prix à payer : notre posture change, le dos se courbe, la respiration se limite et la circulation d’énergie vitale se bloque dans plusieurs parties du corps, entraînant tôt ou tard des troubles, des désordres psychosomatiques et des maladies.
Nous n’osons plus la vie.
- La méditation (zen) assise (za) silencieuse
Dès que nous entreprenons une démarche méditative régulière. Dès que nous consacrons un peu de temps à simplement s’asseoir en silence … ensemble. Dès que notre cerveau - infatigable machine à café - cesse de moudre le flot ininterrompu de nos pensées discursives. Dès que notre corps dans l’attitude correct influence notre esprit.
Alors, cela a toujours pour effet de réveiller notre énergie vitale. Et donc de faire resurgir les démons endormis ; colère, tristesse, envies, peurs … D’autant plus rapidement que la pratique est intense et motivée.
Pour traverser positivement cette étape, il est souvent indispensable de donner la main à une personne expérimentée qui soit capable de reconnaître le niveau d’angoisse et d’accompagner la posture ou l’état d’esprit du pratiquant.
Considérons donc un instant la thérapie comme toutes approches actuellement disponibles qui favorisent ou éveillent la prise de conscience de son corps, de sa respiration, la relaxation, la circulation des énergies, le dégagement émotionnel, la reconnaissance des blessures et des scénarios issus de l’enfance et la compréhension de la façon dont l’esprit fonctionne avec ses conditionnements, ses croyances …
Aucune méthode n’est parfaite, mais celles qui tentent de réconcilier la sagesse orientale et les recherches modernes sont prometteuses.
La méditation zen d’aujourd’hui est de celles-là.
Cependant inutile de se diriger vers la méditation en pensant pouvoir échapper à une thérapie pressentie confusément comme une difficile prise de conscience. C’est la pire chose que nous puissions faire : soit la « technique » suivie nous fera nous couper davantage de ce que nous n’osons regarder, soit nous nous trouverons confrontés à un niveau d’angoisse intolérable.
- Conclusion
Dans la recherche de notre « centre », de notre véritable nature d’être humain, « le visage d’avant notre naissance » nous dit le zen, méditation et thérapie ont leur rôle complémentaire a jouer.
Pratiquer régulièrement, la « grande assise silencieuse » zazen, peut permettre à tout un chacun un nécessaire ressourcement. Zazen est dans son principe d’une extrême simplicité, d’un dépouillement total.
Shikantaza* ; « seulement s’asseoir », s’asseoir et rien d’autre.
* Shikantaza is a Japanese term for zazen meditation, meaning "just sitting." It is a form of mindfulness meditation, without a point of concentration, such as a mantra. In Shikantaza, silent illumination is cultivated through no-thought, no object, and no content. It is just sitting quietly.
Mais cette apparente simplicité cache une redoutable efficacité dans la connaissance de soi, la connaissance du fonctionnement de son propre esprit.
A titre personnel les bienfaits existent. Plus prodigieux est de voir, dans le temps, les « influences » positives d’une telle pratique sur son entourage.
Pour cette raison, j’invite toute personne en « relation d’aide », personnel soignant, médecin, travailleur social etc … ou simplement désireuse d’être davantage consciente dans sa vie professionnelle ou personnelle à « goûter », au moins une fois, la saveur du zen … zazen.
Souhaitons donc l’avènement de thérapeutes éclairés qui allient la compétence à la compassion du Bouddha car seul l’amour conscient permet la guérison et crée le climat favorable à la transformation.