Extra-Ordinaire

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La pratique de la méditation fût enseignée par le Bouddha voilà plus de 2500 ans. Elle est toujours actuelle. Cette pratique se fonde sur une transmission orale, directe, de personne à personne. L’expérience de la grande assise débute lorsque nous prenons place sur le zafu*, les jambes repliées. On commence ainsi à ressentir qu’en étant simplement dans l’instant présent, la sensation devient fluide et merveilleuse. Nous pouvons être semblable à un roi (une reine) sur un trône. Il y a une réelle majesté , une profonde noblesse à être assis là dans le calme et la simplicité ...

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Dans la pratique de zazen il est essentiel d’avoir le dos droit. Tenir le dos droit n’est pas une posture artificielle, mais la position naturelle pour la colonne vertébrale. Dans une attitude avachie, nous avons du mal à respirer et un dos rond est signe que nous cédons à la névrose. Pour avoir le dos droit, il n’est pas besoin de forcer en tirant les épaules vers le haut, mais bien de s’installer confortablement dans l’assise, sur le zafu. Bien basculer le bassin vers l’avant, presser les genoux au sol et pousser le ciel avec le sommet du crâne. La colonne se trouvant ainsi naturellement repositionnée, sans tension, sans effort exagéré, mais avec grande énergie.

Nous ne penchons pas la tête. Nous ne sommes pas en train de plier devant quoi que ce soit. Le menton est rentré, bout de la langue en contact avec le palais. Ainsi la tête se trouve bien campée sur les épaules qui sont basses, détendues. Dans cette posture, nous ne promenons pas le regard autour de nous. Nous sommes pleinement là. Les yeux sont mi-clos, le regard posé à un mètre devant soi. Les avant-bras reposent sur le haut des cuisses, main gauche dans main droite, les pouces horizontaux s’effleurent à peine. De même dans la vie quotidienne, au travail ou dans toute activité devons nous garder cette attention à la posture : la tête, les épaules, la démarche, la façon de regarder les gens …

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Ensuite nous portons attention au souffle. Quand nous respirons nous sommes pleinement là. Expiration profonde, paisible, par le nez, en silence. Puis inspiration qui se produit d’elle-même. Nous n’avons pas besoin de suivre l’air qui pénètre. Nous revenons tout simplement à la posture et nous accompagnons délicatement l’expiration suivante.Inévitablement, au bout d’un moment, il se produit une pensée et nous disons simplement : « pensée ». Nous ne le disons pas à haute voix mais mentalement. Etiqueter ainsi les pensées facilite le retour à l’attention portée à la respiration.

Lorsqu’une pensée nous éloigne complètement de ce que nous sommes effectivement en train de faire – quand nous n’avons plus conscience d’être assis sur un coussin, mais en tout autre lieu – alors nous disons « pensée » et nous ramenons notre attention sur le souffle, ici et maintenant.

Les différents types de pensées que l’on peut avoir ont peu d’importance. Dans la pratique de la méditation assise, toutes les pensées vertueuses ou monstrueuses sont vues purement comme des pensées. N’en soyons pas choqués : aucune pensée n’est autre chose qu’une pensée.

Nous nous contentons de leur coller l’étiquette « pensée », puis nous retournons à la respiration. « Pensée », retour à l’expiration ; « pensée », retour à l’expiration …

La pratique de zazen est très précise. Il faut être là dans l’instant même. Il faut travailler assez sérieusement, mais si nous nous souvenons de l’importance de la posture, nous parviendrons à synchroniser corps et esprit.

Donc pour commencer nous nous asseyons dans la posture correcte. Ensuite nous portons attention à l’expiration … Revenir à la posture … Expirer, revenir à la posture et expirer de nouveau … Lorsque les pensées surgissent, nous les laissons passer, nous retournons à la posture et au souffle.

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L’esprit et la respiration travaillent de concert avec le corps comme point repère. On ne travaille pas seulement sur l’esprit, mais à la fois sur l’esprit et le corps. Quand les deux travaillent ensemble, nous ne quittons jamais la réalité. L’état de tranquillité idéale, de sérénité, de paix profonde se produit lorsque nous faisons l’expérience de la synchronisation corps/esprit. Si la posture n’est pas dans sa juste tension, si le corps s’affaisse, alors l’esprit s’en va se promener ailleurs. Lorsque l’esprit et le corps sont en harmonie, la respiration découle naturellement de la posture juste et comme la respiration et la posture collaborent, l’esprit peut s’y retrouver. Il dispose d’un point de repère.

Cette union corps/esprit nous apprend à être simple et à sentir que nous ne sommes rien de spécial, un être ordinaire,… « extra-ordinaire » même.

Crédit photos David HO

* zafu = coussin rond et noir rempli de kapok

zazen zen méditation Silence

Commentaires

  • Désirée
    "Blanc". La non-couleur. Quand mon esprit est surchargé d'images et d'informations, assailli, je pense "blanc". Et ça fait un bien...

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