Zen et Kendo - première partie
- Par sunyatazenconseil
- Le 08/12/2012
- Dans KENDO
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A l'origine, les guerriers japonais (bushi) fortifiaient leur esprit et leurs corps afin d'obtenir des pouvoirs extraordinaires. Le ZEN vint naturellement influencer la Voie du Sabre chez les plus fameux bretteurs tel Musashi qui disait qu'il fallait honorer les dieux et même Bouddha mais jamais rien en attendre en retour. Ainsi, chez certains la voie de l'épée créée pour tuer rapidement un adversaire se mua en méthode pour couper son propre esprit ... tuer son ego.
Voie de l'esprit de détermination, de résolution et de décision immédiate.
« On ne doit pas penser,
Sur l’avant et sur l’après
En avant, en arrière,
Seulement la liberté
Du point du milieu ».
Ce poème l'illustre à merveille le secret du KENDO est tout comme le ZEN une Voie du Milieu. Le Kendo a toujours été considéré comme un grand art martial dont l'expérience ultime se rapproche de celle du ZEN car tous les bushis et maîtres japonais savaient qu’avant d’être digne de tuer une personne, il fallait savoir mourir à soi-même, c’est-à-dire, savoir trancher son propre ego afin de se libérer de tout attachement quant à l'issu d'un combat ...
L'esprit du ZEN fut introduit au Japon (via la Chine) chez un peuple dont la guerre était l'occupation favorite. Ce fut le génie de quelques moines zen d'orienter des techniques martiales des plus brutales non plus vers la seule redoutable efficacité guerrière mais bel et bien vers la connaissance de son propre esprit. Ainsi des instruments de mort tels que le sabre, l'arc et la flèche devinrent avec le temps des supports de méditation qui donnèrent naissance au BUSHIDO, code d'honneur du guerrier, discipline chevaleresque qui prône le détachement suprême.
Maître DESHIMARU en compagnie du maître de KENDO YUNO (8ième dan) en termes vifs et imagés, parle de la relation entre ZEN et ARTS MARTIAUX lors du fameux séminaire qui s'est tenu à ZINAL en Suisse en septembre 1975.
"Dès l’aube de son histoire, l’être humain a manifesté le désir de se surpasser en force et en sagesse, aspirant en vérité à atteindre la plus grande force et la plus haute sagesse.
Mais, par quel moyen peut-on devenir le plus fort ?
En Asie, on s’y est appliqué par les Arts Martiaux et par la voie du Zen, au Japon en particulier, cet enseignement traditionnel s’est maintenu, encore que le Budo japonais tende à devenir dualiste apprendre à être fort plutôt qu’à devenir sage.
Le Zen nous enseigne les deux ensemble. Le Zen que je transmets signifie la pratique de zazen.
Mon grand-père était un maître de Judo vigoureux et profond, qui dirigeait l’entraînement des Samouraï avant la révolution Meiji, il y a une centaine d’années environ. C’est lui qui m’a instruit et guidé dans le Judo. Dans ma jeunesse, je me suis aussi initié au Kendo et j’ai employé de nombreuses années à m’y perfectionner. Pourtant, lorsque j ‘ai rencontré Maître Kodo Sawaki, le maître qui s’est chargé de mon éducation de moine zen et qui plus tard m’a ordonné moine pour le restant de ma vie, j’ai cessé de pratiquer ces Budo pour me consacrer uniquement au zazen avec toute mon énergie, sans la moindre interruption jusqu’à ce jour.
Comme vous le savez, les possibilités de notre corps et de notre esprit sont limitées, car c’est là le lot de notre condition. Notre sagesse aussi est limitée parce que nous ne sommes que des hommes.
L’homme ne peut pas prétendre à la force physique du lion ; il ne peut pas davantage prétendre égaler la sagesse de Dieu.
Pourquoi pas d’ailleurs ? N’existe-t-il donc pas une Voie qui permette à l’homme de franchir les limites de son humanité ? De passer au-delà ?
C’est pour apporter une réponse à cette espérance fondamentale que le Budo a produit le “wasa”. On peut définir le wasa comme un art, comme une sorte de super-technique transmise de maître à disciple, permettant de s’imposer aux autres hommes et de s’élever au-dessus d’eux. Le wasa du Budo japonais remonte à l’époque historique des Samouraï. C’est un pouvoir, au-delà de la force propre d’un individu.
Le Zen, lui, a créé une super-technique, qui non seulement donne la force physique et mentale, mais encore ouvre la voie de la Sagesse, la voie d’une sagesse semblable à celle de Dieu ou de Bouddha. C’est cela ZAZEN un entraînement à s’asseoir dans la posture traditionnelle, un entraînement à marcher, à se tenir debout, à respirer correctement ; une attitude mentale ou état de conscience “H I S H I R Y O”, une éducation profonde et originale ..."
D e s h i m a r u R o s h i
“Le Zen peut faire puiser à la source de la force et de la tranquillité du corps et de l’esprit mieux qu’aucune des religions et aucun des arts martiaux.
En Kendo, quand je plonge vraiment dans la conscience HISHIRYO, je peux gagner inconsciemment.”
Hanshi, 8ème Dan de Kendo
La suite ----> ICI : Zen et Kendo - seconde partie
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