Femme(s) 2010

Les femmes étaient sur terre

Pour tout idéaliser ;

L'univers est un mystère

Que commentait leur baiser.

C'est l'Amour qui, pour ceinture,

A l'onde et le firmament,

Et dont toute la nature,

N'est, au fond, que l'ornement.

Tout ce qui brille, offre à l'âme

Son parfum ou sa couleur ;

Si Dieu n'avait fait la femme,

Il n'aurait fait que le malheur.

A quoi bon des étincelles,

Bleus saphirs, sans les yeux doux ?

Les diamants, sans les belles,

Ne sont plus que des cailloux ;

Et, dans les charmilles vertes,

Les roses dorment debout,

Bouches ouvertes

Pour ne plus rien dire du tout.

Toute existence qui charme ou rêve

Tenait des femmes sa clarté ;

La perle blanche, sans Eve,

Sans elle, fière beauté,

Ressemblant, tout enlaidie,

A mon amour qui toujours fuit,

N'est plus que la maladie

D'un fou dans la nuit ...

Victor Hugo (revisité)


Hugo

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