Le TAO de l'Art d'Aimer
- Par sunyatazenconseil
- Le 02/03/2017
- Dans TCHAN
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"Ni médicament, ni nourriture, ni salut spirituel ne sauraient prolonger la vie d'un homme s'il ne comprend le TAO de l'Art d'Aimer et ne le pratique."
P'ong-Tsou
Depuis l'aube de l'humanité, la sexualité est au coeur de l'individu. Energie de transmutation, énergie du devenir, pouvoir prodigieux et omniscient capable d'engendrer l'alchimie de la création, porteur dans l'acte même d'un arrière goût d'annéantissement.
Ne nommons-nous pas pas l'orgasme "petite mort" ?
Fascinante source de désir dans l'action de "devenir l'autre", plaisir particulier, intense et de courte durée où le temps est absent et l'espace franchi, moi et les autres transcendés. Comme l'ont bien compris certaines traditons, la sexualité procède du religieux. Etroits liens de parenté donc entre pratiques sexuelles sacrées et Voie spirituelle par leurs caractéristiques mêmes.
Exaltation de l'état primaire égocentrique par la pratique de la concentration, de l'attention, de la contemplation, de l'absorption Corps, Coeur et Esprit unifiés. Certaines expériences mystiques n'ont elles pas un goût de sexe ? Si nous ne retenons de ces pratique sexuelles qu'une vision mécanique de recherche de plaisir, de pouvoir et de jouissance personnelle avec certes les images et postures exotiques du fameux kamasutra comme "l'étreinte des canards volants renversés" ou autres délicieuses postures ...
Nous sommes loin du compte. Notre monde moderne a bien évidemment aseptisé cet univers poétique et joyeux, subtil et raffiné qui faisait jadis partie du Grand Art d'Aimer et qui selon les sources les plus anciennes était une des "spécialité" de la Chine Ancienne.
Adieu la contemplation et l'authentique transmutation.
Si l'union amoureuse offre une occasion privilégiée de libération, elle fait courir les plus grands dangers. Rare et extraordinaire celui ou celle qui part la grâce du maître, accède au spontané en usant de ce moyen, mais que ne s'y risque pas celui qui recherche le plaisir, celui dont les énergies retombent dans le devenir : tel le cerf altéré qui court après l'eau du rivage. Il mourra de soif sans avoir goûté l'eau du nuage réservée au maître dont les sens sont purifiés. Au maître qui a reconnu sa propre essence et dont la spontanéité est diamétralement opposée au mouvement habituel.
La force du sexe est à la racine même de l'individu vivant et celui qui croit réellement pouvoir la supprimer s'illusionne. Tout au plus pouvons nous la réprimer dans des manifestations les plus diverses, ce qui ne servirait qu'à alimenter ces phénomènes d'une existence névropathique et divisée, sur lesquels la psychanalyse moderne a même jeté trop de lumière.
L'alternative qui se pose en face de la force du sexe est au contraire celle-ci : l'affirmer ou la transformer.
Il ne faut pas qu'il y ait attirance personnelle, simplement la nature ... Le caractère personnel de l'attrait doit s'estomper afin que le désir disparaisse entièrement. Que le mouvement demeure intérieurement d'abord et que ce ne soit plus l'un et que ce ne soit plus l'autre ... Dans cette confrontation le désir devient tour à tour douloureux ou purement subtil, désir d'évanouissement dans un présent commun sans passage dans la satisfaction sensuelle qui ferait disparaitre l'autre et la progression commune vers les limites plus subtiles de la conscience.
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