Ani Choying Drolma
- Par sunyatazenconseil
- Le 23/05/2012
- Dans TIBETAN BUDDHISM
- 2 commentaires
Namo Ratna Trayāya Namaḥ Ārya Jñāna Sāgara Vairocana Vyūha Rājāya Tathāgatāya Arhate Samyak Sambuddhaya Namah Sarva Tathagatebyah Arhatebyaḥ Samyaksaṃbuddhe Byaḥ Namaḥ Arya Avalokite Śvarāya Boddhisattvāya Mahāsattvāya Mahākāruṇikāya Tadyathā Oṃ Dhara Dhara Dhiri Dhiri Dhuru Dhuru Ite Vatte Cale Cale Pra Cale Pra Cale Kusume Kusume Vare Ili Mili Citijvala māpanāye Svāhā
Ani a travaillé à la maison depuis l'âge de cinq ans, elle a été une petite fille battue sauvagement par son père. Il a d'abord frappé la mère, puis, rapidement, la fille aussi. Elle reçoit des "raclées" avec une violence qui terrifie : "Il va me tuer, il va me crever un oeil... Il me frappe à coups de bâton sur le dos, les jambes, la tête... Quasiment tous les jours, mon père trouve une bonne raison pour me frapper... Sans craindre de me blesser, il cogne. Il est mon père et a le droit de me frapper. Il a tout pouvoir sur moi..."
Le père est supposé être bouddhiste et la mère ne sait répondre à sa fille révoltée que : "karma !". Alors on accepte l'insupportable sous couvert de moines qui restent désespérement silencieux.
Un jour que sa mère est une fois de plus toute marquée de coups, Ani lui dit avec emportement : " Pourquoi t'es-tu mariée ? il n'y a rien de pire dans la vie. Je ne veux pas être obligée de vivre comme toi, je ne veux pas devenir l'esclave d'un homme qui se moque totalement de mes désirs, de ses sentiments, qui me traite comme sa chose et me bats comme un animal."
Alors sa mère lui conseille d'aller voir un maitre bouddhiste afin de devenir nonne. Elle va y aller, toute seule et affirmer du haut de ses dix ans son voeu de devenir nonne. Le maitre répondra à son souhait avec bienveillance et compréhension. Et le jour où il l'enverra chercher pour qu'elle réside désormais au monastère, elle sera sauvée, et échappera ainsi à ce terrifiant sort.
« À dix ans, j’ai décidé que je ne me marierais jamais et que plus personne ne lèverait la main sur moi. À commencer par mon père. »
Son instructeur montrera à son égard une bonté qui va la transformer. La femme du maître remarque sa voix lors des rituels et lui fait travailler ce talent, c'est ainsi qu'elle commence à chanter. Mais sa haine pour l'homme qui continue à terroriser sa mère lui ronge le coeur. Il lui faudra des années pour transformer sa colère et sa haine.
Alors sa voix sera mise au service de l'émancipation des autres nonnes car dit-elle :
"Les rôles se sont répartis ainsi. Aux hommes l'instruction, aux femmes le ménage... Car les moines, eux, en revanche, sont des puits de science. Enfant, je les admirais tellement ! Ils lisent toute la journée, détiennent un savoir encyclopédique et, de fait, sont très respectés. Rien de tout cela avec les nonnes, maintenues dans une ignorance crasse. Pourtant, la plupart d'entre elles ne demanderaient que cela, apprendre. Très tôt, j'ai eu l'envie de lutter contre cette injustice et d'offrir aux nonnes un lieu pour elles, pour qu'elles apprennent et appréhendent le monde avec les meilleurs outils en main." ...
Son site --- ICI
quiétude bodhisattva bouddhisme tibet
Commentaires
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- 1. Désirée Le 24/05/2012
Il y a quelques années j'avais vu effectivement un reportage sur les nonnes du Ladakh, leurs conditions de vie étaient pitoyables. En fait elles étaient les esclaves des moines tibétains. J'ai fait une recherche sur la place des femmes dans le bouddhisme tibétain et vraiment les nonnes ont une place peu enviable, souillons des moines, la plupart d'entre elles sont méprisées et ne reçoivent aucun enseignement. Elles ne savent même pas écrire leur nom!. Il y a quelques temps je t'ai demandé s'il y avait de grands maîtres zen de sexe féminin et tu ne m'as pas vraiment répondu. J'imagine qu'il n'y en a pas comme dans le bouddhisme tibétain tout simplement parce que la femme est selon ce dogme un être inférieur et tout ce qu'on peut faire pour elle c'est prier pour qu'elle renaisse avec un pénis. (fais une recherche google avec "nonnes du Ladahk" et regarde le premier lien si tu le souhaites) Alors moi tu sais, le Dalaï Lama comme le Pape peuvent bien faire de jolis discours, il faudrait peut-être qu'il balaie devant leur porte avant de donner des leçons de vie ou de morale...
Toutes les religions finalement se valent pour ce qui est de l'enseignement du rejet et du maintien des femmes dans un statut d'esclave.
Il reste à créer une voie qui ne rejetterait ni l'homme ni la femme, mais au contraire les ferait s'élever de concert.
Tout est à faire, même en matière de spiritualité les femmes ne sont pas les égales des hommes. Et moi personnellement ça me fend le coeur.-
- sunyatazenconseilLe 24/05/2012
Délicat sujet que celui des femmes ... Je vais tâcher d'éclairer ma réponse (ou non-réponse) au sujet des maîtres zen féminins. Il y a bien sûr dans le zen (actuel) de grands enseignants "homme" et de grandes enseignantes "femme" et il est très vrai que l'histoire n'a retenu que les premiers (on parle de patriarches) donc c'est tout à fait caractéristique de la place des femmes dans le bouddhisme (je parle du bouddhisme qui est l'institution créée après Bouddha). On retrouve cette même caractéristique "second rôle" dans toutes les "grandes" religions qui sont TOUTES des organisations d'hommes (pas tous éclairés !). Selon moi Bouddha lui-même ne faisait aucune différence, mais ... il n'était pas fou non plus. Alors des règles très strictes ont été établies, rigidifiées et gravées (un peu trop) dans le marbre ... Cela dit voilà ma réponse qui est la même que celle du maître coréen. Non il n'existe pas de maître zen "femme" ... Mais tout comme il n'existe pas de maître zen "homme". Par contre il existe des maîtres zen "homme ET femme" ou "ni homme, ni femme". Vàlà ;o) Un maître zen a bien sûr des caractéristiques propres à son sexe, son éducation, son tempéramment, sa couleur de peau, etc, etc ... Comment pourrait-il en être autrement, ce n'est pas un extra-terrestre. Mais, mais si c'est un maître. Vraiment. Il a coupé la racine de toutes les guerre, de toutes les divisions qui est de voir comme distinct, séparé ce fameux "yin et yang" pour les harmoniser "en lui" comme un tout indissociable. Alors pour un tel être "masculin" ou "féminin" (et qui gagne sur qui) n'a réellement aucun sens. Mais i y a bcp à dire sur les femmes, c'est un "sujet" que j'aime bien et pour en revenir à Ani et la notion de karma, il faut savoir que son pére a éé lui-même "victime" dans son enfance ... Il fallait donc que qq coupe (un jour) cette chaîne infernale du manque d'amour et de la violence ... Sans son père Ani n'aurait peut jamais embrassé la Voie du Bouddha et découvert son exceptionnel talent vocal ... Et surtout elle n'aiderait pas toutes ses soeurs comme elle est en train de le faire ! (ps : je ne dis pas "un mal pour un bien" mais plutôt "les voies (voix) du seigneur sont (parfois) impénétrables" ;o) Biz Dé.
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