Innocence
- Par sunyatazenconseil
- Le 16/12/2011
- Dans ZEN
- 1 commentaire
"En vérité, je vous le dis nul ne peut pénétrer le royaume des cieux s'il ne redevient un enfant."
L'existence humaine est un courant qui se nourrit de relation à l'autre et d'attachement. Ainsi nous avons foyer, famille et - pour les mieux lotis d'entre-nous - travail, mais nous ne devons pas en faire des objets d'égarement. Le zen recommande de n'avoir ni "refuge" à l'extérieur comme ni "refuge" à l'intérieur. La méditation, zazen est un mouvement de l'inconnu vers l'inconnu. Ce n'est pas nous qui sommes assis là, mais le mouvement, rien que le mouvement ...
Dans ce mouvement nous sommes trop insignifiants, ou trop grands, pour cet écoulement que rien ne précède et que rien ne suit. C'est une énergie que le mental confus et incertain ne peut appréhender. Méditer c'est mourir au connu. Il nous faut puiser aux Sources du Silence pour enfin voir.
Ce silence n'est pas là-bas, quelque part, il est là juste en deçà de la zone où évolue la société affairée, il est là où n'est point le brouhaha, là ou l'innocence se révèle.
L'innocence est spontanée et sincère. L'innocent ne se focalise pas sur la souffrance même s'il l'a rencontrée maintes et maintes fois. Ce ne sont pas les expériences qui entâchent l'être, ce sont les traces qu'elles laissent, les résidus, les cicatrices, les souvenirs, ... Ces derniers s'entassent, s'accumulent, s'entrechoquent, c'est ainsi que se déploie la souffrance. La souffrance c'est le temps.
Le temps ne peut cohabiter avec l'innocence qui est notre nature véritable. Seul un esprit clair, disponible peut être innocent. Sans innocence, on ne voit ni le vent qui agite la feuille en automne, ni la lumière hivernale qui irrise la neige au matin ... Sans innocence, point de beauté, d'amour.
Il est une beauté qui existe au-delà du regard embué de toutes nos idées accumulatrices et comparatives. Cette beauté n'est ni dans les livres, ni dans aucun temple ou église, ni même au sein de la nature. Elle est au-delà du par-delà de la pensée en deçà des limites du temps.
Ici au dojo nous pouvons la rencontrer ... Ou pas !
La pensée et l'innocence elles, ne peuvent jamais se rencontrer ; ce sont deux mouvements antinomiques, l'un détruit l'autre.
En parallèle chez Ada : Rêve d'enfance (haïku d'or)
Regard - ©Acy
Rêve de lumière
un enfant s’émerveille
feuille desséchée
©Adamante
méditation Silence rencontre Attention
Commentaires
-
- 1. adamante Le 17/12/2011
Bonjour Eric,
Je pensais à te dire que je vivais cela, que je trouvais que tes mots étaient d'une grande justesse, quand j'ai vu la photo. Je vais faire un lien sur ton article, il exprime vraiment l'essentiel. Merci.
Ajouter un commentaire