"Je" respire ...
- Par sunyatazenconseil
- Le 15/12/2016
- Dans ZEN
- 0 commentaire
A chaque instant et aussi longtemps que nous sommes vivants la respiration ne cesse de nous animer de son délicat va et vient. A chaque instant du présent, nous nous situons immanquablement à un stade du souffle vital ; qu'il s'agisse d'inspirer à la manière d'un ballon qui se gonfle, d'expirer avec le meuglement de la vache ou de marquer une courte pause entre inspir et expir ...
Lorsque nous sommes là, assis en méditation, nous nous abandonnons à chacune des sensations qui parcourent le corps ; beaucoup d'entre-elles sont peut-être nouvelles, à commencer par ce souffle. Le notre. Court ou long, profond ou superficiel. Ce souffle que nous examinons ici et prenons en compte si rarement au quotidien ...
Respiration, souffle de vie, que nous tenons pour parfaitement acquise au point de n'en tenir si peu compte.
Sauf, ici, maintenant ; assis(e) dans la neige aux premières heures du jour. En cultivant cette respiration en pleine conscience, nous nous mettons véritablement à l'écoute de nous-mêmes, et nous le faisons avec une douceur incroyable, comme si nous tenions entre nos mains d'enfant découvreur de trésor, les palpitations de vie d'un poussin à peine éclos
Vous savez avec ce genre de tendresse et d'intérêt qui dépasse de bien loin le simple amour furtif et inconstant. Ou bien encore, pour évoquer une autre image ; laisser son attention se poser sur le souffle à la manière de ce flocon qui délicatement et infiniment se dépose sur le sol.
Demeurez-là !
Ayez confiance
La neige ne tombe-t-elle pas
Juste comme-ça ?
Demeurez dans le mouvement de ce qui entre et de ce qui sort, en contact avec la durée de chaque souffle qui pénètre, en contact avec la durée de chaque souffle qui s'extraie. Ne pensez ni au souffle, ni aux sensations liées au souffle, percevez-le totalement, abandonnez-vous à lui, instant après instant après instant.
En se consacrant ainsi à la respiration, en maintenant ce type d'attention moment après moment nous permettons à l'observateur que nous sommes encore de se dissoudre dans la simple respiration.
Vous n'avez pas besoin de « vous ». Assis(e) là, à respirer, il y a juste ce moment, juste cette respiration et les derniers rayons du soleil qui vous caresse la joue. Le corps entier respire, la peau, les os, tout le corps, la terre aussi a sa propre respiration.
Voyez-vous cela ?
Tout en demeurant ici, nous sommes la respiration, nous sommes cette simple connaissance, instant après instant, souffle après souffle, jusqu'à la fin du souffle ...
Nous goûtons au souffle à pleine bouffées et nous nous laissons être respiré(e)s par la nature autour de nous, caressé(e)s par l'air frais, réchauffé(e)s par le soleil hivernal, enveloppé(e)s avec l'air dans les poumons, à travers la peau, partout ... Partout le souffle de vie, la respiration, partout la connaissance, mais nulle part également.
Bien sûr, comme toujours, il nous faut revenir, revenir toujours et encore à la respiration, quand l'esprit s'égare dans les pensées, les souvenirs, les regrets et les passions, tant toutes ces sortes d'histoires, y compris celles qui se rapportent à notre façon de méditer à notre illusoire sensation d'être « un » avec le souffle ou au fait qu'il n'y est plus de « nous » ...
Ajouter un commentaire