La pratique du ZEN part I
- Par sunyatazenconseil
- Le 27/07/2017
- Dans ZEN
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La Pratique du Zen, comme tout chemin initiatique a bien une finalité objective, même si dans l’absolu il n'est pas question d’acquérir quoi-que-ce-soit ou de devenir qui-que-ce-soit, cela demeure une voie du devenir. Paradoxe du zen qui aime à marier les contraires, même si notre nature originelle, notre nature profonde et intime est la nature même de Bouddha nous devons œuvrer (graduellement) pour son incarnation dans nos existences humaines.
Nature de Bouddha, inaccessible à la raison dont on ne peut seulement dire qu’elle est fondée sur l’impermanence et l’interdépendance et qu’elle n’offre n’aucune aspérité sur laquelle se raccrocher car n’étant que pure vacuité.
La prise de conscience de dukkha (l’insatisfaction) et de sa cause (l’attachement) ayant à elle seule pouvoir de s’en affranchir afin de développer cette qualité d’être exempte de toutes souffrances existentielle et morale.
Ainsi la re-co-naissance de nos chaînes (illusoires dans l’absolu) recèle le moyens d’y échapper. La compréhension intime – corporelle, incarnée, avec ses trippes ! – de l’inexistence d’un moi permanent et isolé qui n’est que la résultante provisoire et déterminée de conditions éparses ou l’agrégation, le temps d’une vie humaine, d’éléments divers ne pouvant que nous conduire au salvateur lâcher-prise qui évince toute « prise de tête » et laisse (parfois) sur nos visages ce fabuleux sourire qui illumine certaines statues bouddhiques.
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C’est d’abord, pour tout un chacun, une faible compréhension (un « petit « satori dirait Deshimaru) un peu nébuleuse, un truc de l’ordre de l’intuition qui nous dit que tout est déjà là, que nous sommes « chez-nous », que nous avons (enfin) « posé nos valises » et que le voyage est terminé (ou presque !), enfin rien de bien tangible, rien de bien clinquant mais désormais pour nous il y aura un « avant » et un « après ».
Cela, bien sûr, ne suffit pas, il faut maintenant intégrer par le corps et l’esprit cette « nouvelle » réalité et en témoigner à chaque instant. L’éveil n’est que le réveil à une dimension déjà présente, non conditionnée au temps et à l’espace. C’est l’accès au monde sans séparation. A la Réalité Vraie. Une vision fraîche de la danse de l’uni-vers qui unit le corps et de l’esprit et tous les êtres sensibles dans une joyeuse farandole jusque là voilée.
Le lâcher-prise du zen amène à se libérer de toute idée préconçue, de tout dogme, de tout modèle ou schéma préexistant , de tout maître, et même de tout enseignement, en fait de tout cadre mental qui pourrait en limiter l’extra-ordinaire portée.
Un seul credo ; Vivre Ici et Maintenant, quel que soit cela même que nous expérimentons, sans choix, ni rejet, vivre l’instant mais sans être asservi par lui – paradoxe encore – vivre au-delà du temps et de l’espace, c’est-à-dire vivre tous les lieux et tous les espaces dans l’instant, abolir tous les ailleurs et tous les possibles. Vivre (pour une fois) libre !
Dans la pratique du zen, la vérité ultime peut-être révélée dans chaque acte du quotidien, aussi insignifiant soit-il. Comment pourrait-il en être autrement ? Pour pénétrer cela il suffit de sincérité et d’application envers une seule pratique, sans dispersion inutile.
Cela ne dépend pas de l’âge du pratiquant ni de la durée de la pratique mais bien de l’impulsion initiale et de son intensité.
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