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Détachement

La souffrance est inévitable dans l'existence humaine. C'est là le premier enseignement du Bouddha - la première Noble Vérité - elle n'est ni un accident ni une punition. Nous interroger sur le pourquoi de la souffrance revient à nous interroger sur le pourquoi de la vie même ...

On raconte l'histoire - ci-dessous une transposition à travers le film Z E N  (2009) retraçant la vie de maître Dôgen - de cette femme venue trouver le Bouddha peu de temps après son éveil, en portant dans ses bras son enfant mort qui avait été mordu par un serpent alors qu'il jouait. Elle venait avec l'espoir que le Bienheureux la consolerait et lui enlèverait du coeur le poids de son incomensurable douleur.

Le Bouddha lui dit qu'il pouvait certes l'aider, mais à condition qu'elle lui apportât une graine de moutarde provenant d'un foyer indemne de toute souffrance. Elle se rendit donc de maison en maison. On lui proposait bien des graines de moutarde mais, après questionnement, elle apprenait invariablement les souffrances endurées, de sorte qu'elle revint bredouille auprès du Bouddha.

Ce dernier lui dit alors :

"En cherchant ce que nul ne peut trouver,

Tu as découvert le baume d'amertume, ma soeur.

Je devais te l'offrir.

L'enfant que tu chérissais est mort hier dans tes bras,

Et aujourd'hui tu t'es aperçue que le monde entier

Partage ton malheur."

dogen_zen_movie.jpg

zen amour mujo non-attachement

Commentaires

  • Désirée
    • 1. Désirée Le 30/01/2012
    Ma première réaction se serait de m'exclamer "ça lui fait une belle jambe". Que l'universalité du malheur puisse être une consolation tu ne trouves pas ça un peu horrible?

    D'ailleurs ce détachement n'est-il pas monstrueux humainement parlant? C'est une drôle de "compassion" qu'il exprime là le Bouddha. Ou alors j'ai pas tout compris. ^^
      • Le 30/01/2012
      Une de mes phrases fétiche est : "L'amour le plus pur réside dans le détachement" ... Je conçois très bien que cela soit difficile à comprendre, d'ailleurs est-ce le bon "canal" le mental pour approcher ce qui est certainement le plus sensible des enseignements du Bouddha. Mais le plus important car il en fait un préalable en énonçant sa première noble vérité : "La vie est souffrance (dukkha)". Alors oui, cela nous fait une belle jambe. Puisqu'en fait tt le monde le sait, tt le monde est un jour confronté à la maladie, à la perte, à la mort ... Tout le monde le sait ! mais personne (ou très peu) n'en tient compte dans son comportement, dans sa vie quotidienne. Tout le monde fait comme si. L'amour le plus pur réside dans le détachement. Non ce n'est pas horrible, bien au contraire. Mais je ne sais pas expliquer cela. J'ai le sentiment de l'avoir tjrs eu en moi ce "détachement" là. Pour avoir qq fois rencontré l'insoutenable, je "sais". Je sais (comme toi) que dans les abysses les plus sombres se trouve une lumière qui ne tarit jamais. Dans cet extrait de film (ZEN) pas très bien traduit à mon goût, il est bien sûr question de l'universalité de la souffrance et de sa reconnaissance (y compris dans sa chair) mais pas pour en rester là ... Sinon, bien sûr, à quoi ça sert ? Alors si nous ne devons pas en rester là, où devons-nous aller, vers "quoi" ? Faut voir le film pour savoir ce que devient la jeune prostituée ... ;o) ...

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