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Tuez l'ego !

Dogen zazenLa pratique de zazen aujourd’hui est bien différente de celle du temps jadis. Pour la majorité d’entre-nous, point d’ermitage ou de monastère perdus dans la montagne profonde, et aucune grotte où nous pourrions nous perdre des lustres dans un silence infini. En fait le zen, pour nous occidentaux, reste à ()inventer ...

 

Tradition ou modernité ?

                                                                                       

Voilà une intéressante opportunité et un immense privilège que de porter l’élargissement d’un zen (nouveau ?) ancré dans la vie trépidante, usante du monde moderne. Quelle originale perspective que celle d’inventer les moyens de la réalisation de l’éveil au sein des pires difficultés afin de l’offrir en présent (!) aux générations futures.

Bien sûr, l’expérience du passé, certains textes anciens et quelques lieux de retraites où se déroule une pratique plus … intensive sont loin d’être sans valeur. Mais aucune formule toute faite pour nous ne peut venir d'une époque ancienne, ou même d'une région du monde comme l’Inde, la Chine où même le Japon.

Cette lumière là, viendra de l'Occident lui-même … ou ne viendra pas.

C’est à tous ceux, pratiquants sincères pris dans la vie, qui doivent assurer leur quotidien et celui de leur famille de créer les conditions nécessaires pour placer zazen au cœur du monde (après l’avoir placé au cœur de Soi).

C’est possible. Et c'est même une nécessité.

Bien sûr, dans le zen authentique, il est question de renoncement ; renoncement à soi, à sa famille, aux biens matériels, aux désirs ... Mais pas abandon du monde, abandon des phénomènes, des autres alors  certes, il nous faut « tuer l’ego »,  mais sans verser la moindre goutte de sang !

Senseï disait ; « Si vous ne voulez pas l’appeler le zen, appelez le la vie. »

Dans notre quotidien, nous avons tout un tas de trucs à faire,  à penser, à organiser ... Comment pourrions-nous trouver le temps de nous asseoir des heures, des jours, en contemplation silencieuse et immobile ? Cet « état d’esprit » propre au zazen, cette conscience méditative que les Japos nomment HISHYRIO ne faut-il pas la développer dans chaque geste accompli - même le plus insignifiant à nos yeux - dans chaque seconde de notre vie, dans chacun de nos souffles ?

L’esprit quotidien, l’esprit ordinaire est la Voie, a dit le sage. Inutile donc d’aller chercher ailleurs.

Tout se passe ici et maintenant.

Souvent dans le zen - où même dans toute tradition authentique d’éveil, et il y en a – nous pensons que la Réalisation avec un grand R doit se traduire par un retrait du monde, une pratique monacale voire austère, avec un maître pour vous prendre la main et tout un tas de règles pour vous blinder les journées ... Sempiternelles illusions de la supériorité de l’esprit sur la matière de l’âme sur le corps et des pensées sur les instincts (fussent-elles religieuses ou à haute teneur en "efficacité approuvée" pour nous rapprocher du paradis). Car en définitive qui sauve qui ? Il ne s’agit là que d’une fuite, d’une échappatoire déplorable envers nos devoirs sociaux de transmission, d’assistance et de partage.

N’est-ce-pas là manque de foi total dans la réalisation de l’Ultime Sagesse ?

Un très ancien disciple de Deshimaru disait ; « S’il vous plaît, passez devant moi. »

 

Ainsi, un pratiquant authentique et sérieux doit manifester une confiance et une foi inébranlables, un amour incommensurable pour tout, pour tous les êtres sensibles ; il ne doit, ni les abandonner sur la plan spirituel, ni sur la plan de la vie de tous les jours car cela serait faire une distinction là où il n’y en en a aucune !

...

En cette période de grand froid synonyme pour beaucoup de galères sans nom, je forme le voeu que chacun puisse en lui-même découvrir et ressentir  un peu des trois "esprits" du zen soto ;

L’esprit vaste : DAI SHIN,

L’esprit joyeux : KI SHIN,

L’esprit aimant : KO SHIN.

Oubli

S’il vous plaît, passez devant  ...

méditation zen zazen

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