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DÜRCKHEIM et le zazen 

ZAZEN -  saison 2017/ 2018 – (24/10/2017) – .. participants

 

DÜRCKHEIM et le zazen                           

 

Voilà ce que nous dit Karlfried Graf Dürckheim, le « sage de la forêt-noire » au sujet du zazen. Dürckheim était un psychotérapeute et philosophe allemand (1896-1988) initié au Japon à l’école zen rinzaï et à la pratique du tir à l’arc (kyudo).

Une méditation dans le « style » du zen, zazen, qui nous vient de l’orient  possède ce contact si particulier avec l’être intérieur, l’être profond. Relation que nous avons-nous-mêmes un peu oubliée, chez nous, en occident, même si par le passé cette « recherche intérieure ardente », le fameux graal, la pierre philosophale et la transmutation du plomb en or par exemple,  participaient de cela.

Mais comme le rappelle cette histoire du fils, né riche, qui se lamentait d’infortune et qui partit bien loin, ignorant qu’un trésor était caché dans sa propre cave. Dürckheim nous dit : « Tu es le trésor, tu n’as qu’à rentrer chez toi ».

Cet appel à une nouvelle conscience nous dit que pour avancer sur le chemin il nous faut acquérir, une ascèse, une discipline, un cadre formel nous dirions maintenant. Les gens n’aiment pas trop le mot ascèse, le bien-être étant plus tendance. St Thomas a dit à propos de l’ascèse : « C’est un travail bien ordonné sur soi-même grâce auquel finalement éclate la plénitude de l’être ».

Eclate la plénitude de l’être.

La discipline que nous acceptons – faire régulièrement zazen, le même jour à la même heure – est un exercice de libre choix, car si nous avons pris la ferme décision, alors, sauf impondérable, la conduite nous dicte d’être présent, il n’y a aucune excuse, aucune tergiversation. C’est justement cela la discipline, et cette attitude-là est fondamentale.

L’exercice du zazen développe les conditions qui feront que peut-être, nous dit Dürckheim, aurons-nous la chance d’être touché par le « tout-autre » et que nous nous en apercevrons. Alors il s’agit de se laisser « toucher » par ce que nous sommes vraiment au plus profond et effacer « celui » ou « cela » qui nous barre le chemin. L’homme ne devrait jamais dire « je cherche » Dieu ou mon être intérieur, mais je dois me laisser trouvé. C’est le contraire du

 

mouvement, l’effort c’est toujours une activité que nous faisons pour arriver quelque part ou à quelque chose. Quand il s’agit de trouver le contact avec notre nature profonde, notre vrai visage, notre véritable nature, nous devons nous laisser trouvés.

Dürckheim utilise cette très belle image, c’est quelqu’un qui lui raconte un de ses rêves. Toute la nuit ce dernier tente d’ouvrir une porte où derrière il perçoit la voix des anges et plus il se donne de peine plus la porte résiste jusqu’au moment où la poignée de la porte toujours en main, épuisé de fatigue il tombe à la renverse et constate que la porte s’ouvre d’elle-même de son côté. De SON côté. Voilà c’est très important, nous devons laisser la porte que nous représentons ouverte. Elle s’ouvre vers nous pas dans l’autre sens. Si de plus nous faisons trop d’effort du mauvais côté, nous la condamnons davantage. En cherchant ce qui ne demande qu’à nous trouver, nous le chassons.

Le zazen c’est une assise où nous poussons le sol avec les genoux et le ciel avec la tête dans une attitude correcte, le dos droit, les épaules relâchées créant ainsi les conditions dans lesquelles tout ce qui s’opposent à la venue de l’être disparaît.

 Profondément expirez …