SHODOKA n°6
ZAZEN - saison 2017/ 2018 – (
6ième verset du SHODOKA – Chant de l’Eveil écrit par le maître t’chan Yoka DAISHI (78 poèmes ou versets)
« Soudain au moment où nous réalisons le zen du Bouddha, les six grandes vertues et les dix mille pratiques s’accomplissent parfaitement dans notre corps. »
Kodo Sawaki écrit : « Lorsque je fais le tour du dojo bâton en main (kyosaku) et que je passe derrière les novices, des frissons glacés parcourent leurs dos comme si j’étais un serpent. Aussitôt, les postures se redressent, mais dès que le danger s’éloigne elles retombent de nouveau. Voilà ce que j’appelle le « zen infernal ». Si zazen est si pénible, pourquoi ces types-là se font-ils moines ? »
« Zen du Bouddha » signifie zen véritable, authentique, il faut se méfier des contrefaçons. KS distingue ainsi six sortes de zen qu’il qualifie de « basse qualité » ; le « zen infernal », c’est la souffrance zazen est vécu comme une épreuve. Ensuite il y a le « zen avide », un désir en chassant un autre jusqu’au désir d’obtenir le satori, l’illumination. Puis le « zen animal » celui des préoccupations élémentaires, manger, boire, dormir, dormir en zazen, … Vient ensuite le « zen colérique », celui de l’esprit de compétition, toujours faire mieux que les autres. Le « zen humain » caractérisé par l’attrait pour l’argent les beaux atours et enfin le « zen céleste » celui de l’extasr là on fûme le chichou, assis là immobiles on est bien, zazen est merveilleux …
Il s’agit là d’états d’esprit que nous traversons tous plus ou moins durant l’assise et ce sont tous – nous dit KS – des zen médiocres. Pour imager ce serait comme tourner autour d’un rondpoint indéfiniment sans jamais en trouver la sortie. Penser utiliser zazen pour un quelconque bienfait aussi louable soit-il – obtenir une meilleure santé, vivre plus vieux, plus de ceci ou moins de cela, etc … - est une perte de temps et de toute façon en dehors de la Voie Véritable.
Nous approchons du zen véritable avec les deux voies suivantes ; une dite inférieure, le petit véhicule ou hinayana et une autre dite supérieure, le grand véhicule ou mahayana.
Mais si ces deux zen sont à l’intérieur de la Voie du Bouddha elles n’en restent pas moins des pratiques d’hommes ordinaires.
KS énumère ainsi tous les zen de « basse qualité » afin que nous comprenions bien tout ce que le zen véritable n’est pas. Lorsque nous comprenons intimement, complètement, profondément le zen du Bouddha, alors tous les autres disparaissent.
L’enfer, l’avidité, l’animalité, la colère, l’humain, le céleste même la voie consistant à se sauver (hinayana), même la voie consistant à sauver tous les êtres avant soi-même (mahayana), toutes ces pratiques-là disparaissent. Nous réalisons alors le zen du Bouddha, nous sommes bouddha, éveillé.
Je poursuivrai la prochaine fois avec les six vertus ou paramita ce sont les vertus que pratique un bodhisattva pour atteindre l’autre rive. A savoir, le don, les préceptes, la patience, l’énergie, la concentration et la sagesse.