ROHATSU - 8 décembre - Fête des lumières
- Par sunyatazenconseil
- Le 02/12/2014
- Dans Anniversaire(s)
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« Etudier la Voie de Bouddha, c’est s’étudier soi-même. S’étudier soi-même, c’est s’oublier soi-même. S’oublier soi-même, c’est être certifié par toutes les existences.»
Que signifie « être certifié par toutes les existences » ? La plupart d'entre-nous s’identifient au corps, aux sensations physiques – comme en zazen par exemple, lorsque nous avons si mal aux genoux que nous pensons être nos genoux - ils s’identifient aux émotions, aux pensées, mais il y a plus de 2500 ans, un matin - qui pourrait être celui d'un 8 décembre - un homme a laissé passer tout cela, jusqu’à oublier tout objet , oublier ces genoux et s’oublier lui-même, il s’était assis, des jours durant sous l’arbre de la bodhi et résolument ancré dans sa posture, il n’avait plus bougé …
Quand j'écris qu’il n’avait plus bougé, je ne parle pas seulement de l’immobilité du corps, mais également de cet incessant mouvement du mental, du « petit esprit » tout occupé à s’agiter sans cesse, accroché au passé ou tendu vers l’avenir. Ainsi on dit qu’il a atteint le nirvana, l'éveil en une unique nuit. Nirvana signifie justement « cessation », « extinction », c’est-à-dire que même si la braise est encore chaude, il n’existe plus aucun vent pour l’attiser ; c’est cela l’extinction, ce n’est pas « rien », ce n’est pas le néant …
Dans le nirvana, ce réalise une dimension de Paix Profonde, de Quiétude, de Tranquillité Inébranlable. Cette conscience, fruit de l’expérience de cet homme, les Japonais la nomment HISHIRYO ; On dit aussi « Nature de Bouddha », Boudhha lui-même disait : « Non-Né ». Mais peu importe le mot ou l’expression. C’est Cela qui demeure quand tout le reste est abandonné, quand justement on ne demeure sur rien.
Hishiryo est très exactement la conscience de zazen …
Il y a éveil quand nous cessons de nous porter vers les phénomènes avec notre conscience individuelle, étriquée, et quand ce sont plutôt tous ces mêmes phénomènes, toutes les existences qui nous répondent.
En sympathie mutuelle.
Naturellement.
Comprenez-vous ; naturellement ?
Lorsque l’insecte s’approche, la fleur s’ouvre … Lorsque le soleil est suffisamment haut dans le ciel, la graine se transforme en jeune pousse et émerge de la terre …
Naturellement !
Aucune volonté personnelle dans tout ceci, seulement l’interdépendance de tout ce qui existe ; C’est cela la sympathie mutuelle, le non-ego, le non-né. ce n'est pas rien, ce n'est pas anodin, bien au contraire c'est infiniment tout. C’est ainsi que s’éveiller signifie devenir le miroir dans lequel l’univers entier peut se réfléchir. C’est cela qu’à expérimenté le Bouddha un 8 décembre, enfin, c’est ce qu’en dit la tradition …
S’éveiller à la conscience hishiryo, c’est savoir jouer avec les vagues de l’existence dans le juste équilibre ; Ni devancer la vague – par trop d’impatience, d’attente de résultats, de volonté d’acquérir je ne sais quoi – ni se laisser emporter par elle – ne pas se laisser abuser par ses émotions, tous ces petits travers qui font la richesse de notre personnalité mais qui sont des pièges infernaux pour celui qui s’y attarde (trop).
Senseï DESHIMARU disait de zazen que c’était le plus grand des jeux … la plus grande affaire de notre vie. Seuls ceux qui poursuivent sincèrement la pratique peuvent vraiment comprendre cela.
A la veille des fêtes de fin d'année, puissiez-vous le comprendre et jouer la danse de l'univers pour le bien de tous ... Je vous souhaite un merveilleux rohatsu 2014 !
(Pour nous ROHATSU sera lors de la séance du mardi 09 décembre 2014 au zendo).
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Comme chacun sait, la colline de Fourvière est peuplée de divinités : le feu, l’air, la terre et l’eau. Mais ces soirs de décembre, celles-ci n’en font qu’à leur tête et ne répondent plus au contrôle de l’Esprit.
Dans des explosions de lumière spectaculaires, elles s’évadent tour à tour et prennent possession des lieux.
Alors que la colline dort paisiblement baignée de tons bleus, le feu s’empare de la basilique en une explosion de teintes orangées et gagne la végétation de la colline.
Tout redevient normal quand, soudain, l’eau se manifeste telle une crue prodigieuse.
Puis la terre vit ses quatre saisons en même temps avant de céder les lieux à l’air déchaîné en une violente tempête.
Tout s’achève, apaisé. L’Esprit a repris le contrôle de la colline ...
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