Avidité
- Par sunyatazenconseil
- Le 07/03/2012
- Dans Contes et légendes
- 3 commentaires
Le Maître des Filets était bienveillant et aimable, il menait sa vie avec modestie et austérité. Chaque fois qu'il prenait la parole ses mots étaient simples et limpides comme le cristal. Cependant leur signification était d'une profondeur extrême car il étudiait beaucoup et possédait une excellente mémoire.
Il poursuivait habituellement son raisonnement jusqu'à sa complète conclusion, n'en écartait aucune explication et ne suivait rien d'arbitraire. Lorsqu'il contait telle histoire du passé, c'était comme d'y être présents en personne, d'y assister de leurs propres yeux pour ceux qui l'écoutaient.
Son auditoire avait l'habitude de dire qu'une année passée en méditation solitaire n'était pas aussi profitable que l'écoute recueillie d'une seule de ses histoires.
On entendait dire également de par la province que de nature frugale et austère, il avait pris toutefois la liberté d'offrir des conversations spontanées et des enseignements sur le Dharma en échanges d'offrandes.
De nombreux moines et maîtres le critiquaient en cela. Ce à quoi il répondait avec un sourire débonnaire :
« Dîner de mets délicieux le matin et ne pas aimer l'addition le soir est là un sentiment humain ordinaire. Etant donné que votre esprit est tourné vers la grandeur de la question de la vie et de la mort, et que vous avez trouvé ici une île de paix et de solitude, vous devriez penser combien votre pratique de la Voie est insuffisante et combien éloignés vous êtes de la Compréhension Ultime ...
Comment pouvez-vous être encore concernés par l'avidité ? »
tchan chine non-attachement ORIENT
Commentaires
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- 1. Désirée Le 08/03/2012
Oui c'est ce que j'implicitais. On peut avoir beaucoup de plaisir à se promener simplement sous les arbres, mais est-ce bien la même chose qu'acheter une rolex? -
- 2. Désirée Le 08/03/2012
On a bien droit à quelques menus plaisirs dans la vie quand même, faut pas pousser.
Je me disais un truc ce matin. Comme ça. Faire zazen dans un lieu calme et propice au fond, c'est "facile". Mais faire zazen dans un lieu plein de bruit, une rue par exemple, ça exige une capacité à se détacher bien plus exceptionnelle, non? Il y a des gens qui méditent au milieu du monde?-
- sunyatazenconseilLe 08/03/2012
Est-ce bien évident ce que tu nous dis là? Nous pouvons également souhaiter plus enviable de vivre une existence de luxe sous les cocotiers car nous sommes né(e)s avec une cuillère d'argent dans la bouche que de connaître des galères sans nom au fin fond d'une citée morbide... Pour le premier c'est plus "facile" ... vu de "l'extérieur" et si ce dernier (de notre point de vue) à moult plaisirs, un max de distractions à sa disposition, en définitive, tôt ou tard, n'est-il pas confronté à sa propre ... finitude, donc à l'essentiel? Le plaisir n'est pas "l'ennemi" (du tout) et même dans une mouise noire on peut (encore) le rencontrer (si, si ;o) ). Ici il est question d'avidité. Et là, "riche" ou "pauvre" (dans le "calme" ou le "bruit") on est logé à la même enseigne. C'est cela "aller vers Soi" (et cela ne dépend pas de son environnement, un "trou" en corrèze ou le metro parisien aux heures de pointe c'est kif kif) Biz Dé.
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