Enseignement de personne à personne
- Par sunyatazenconseil
- Le 23/05/2012
- Dans Des hommes et des dieux
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" Compréhension juste et transmission juste sont essentielles. Le principe est de ne pas se méprendre sur la Vraie Réalité. Il nous faut la percevoir telle qu'elle est. Le bouddhisme repose sur le principe que tout ce qui est produit est détruit. Tenkei Osho a dit très justement :
" Plutôt que de susurrer le mot satori, ils feraient mieux de sortir leurs yeux de leur fourreau."
L'œil de l'homme est enfermé dans une gaine d'homme ; l'œil de la femme dans sa gaine de femme. Riche et pauvre ont chacun la leur. Si les yeux restent dans l'étui qui les enferme, ils ne voient rien. Quand le brouillard se lève et que l'horizon apparaît, on découvre la véritable source de l'enseignement du Bouddha. Elle ne fait rien pour séduire et est accessible à chacun, c'est la raison pour laquelle nous l'honorons et que nous voulons faire d'elle la source de notre vie. Dôgen a dit de ceux qui n'ont pas compris :
" Ils ont fait vœu d'aider tous les êtres à passer sur l'autre rive, quand eux-mêmes n'ont rien franchi du tout."
...
" Autrement dit, on ne doit pas se jeter à l'eau pour secourir quelqu'un si on ne sait pas nager. Certains disent avoir bien assez à faire avec eux-mêmes sans encore avoir à s'occuper des autres. C'est aussi d'une certaine manière le point de vue du bouddhisme Hinayana, qui vise uniquement à la délivrance personnelle, ce qui revient à apprendre à nager soi-même sans aller au secours des autres.
Si on oppose l'altruisme, tout sacrifier aux autres, et l'égoïsme, tout sacrifier à soi-même, on aboutit à des situations aberrantes. Comprendre le principe fondamental, c'est refuser les extrêmes et trouver la parfaite harmonie entre l'altruisme et l'égoïsme.
Quelqu'un a dit jadis : " Ne pas comprendre la vérité, c'est aussi ne pas pouvoir aider les autres."
Aider et comprendre ne sont pas deux choses distinctes ; on ne peut les dissocier. Appelons la compréhension du principe : égoïsme, et l'enseignement : altruisme. Égoïsme et altruisme sont un.
La compassion, c'est regarder toutes les existences comme nous nous regardons nous-mêmes, et nous regarder nous-mêmes comme nous regardons les autres existences. Le monde du Dharma du Bouddha est celui de la parfaire égalité ... où il n'y a ni préjugés, ni discriminations, ni sentiment de haine ou d'amour.
Si quelqu'un cherche la Voie, il faut aussitôt le guider ; s'il ne cherche pas la Voie, va à sa rencontre sur son propre terrain. S'il s'intéresse aux affaires mondaines, parle-lui d'affaires mondaines et, par ce chemin, conduis-le vers la Voie.
Parle d'esthétique à l'esthète, de magie au magicien, de lettres au lettré ... L'important est d'agir toujours en pratiquant le non-agir. Le bouddhisme est l’harmonie des deux mouvements : comprendre et enseigner.
L'un est ascendant, l'autre descendant. L'un vous aspire vers le haut et l'autre vous tire vers le bas. Le juste équilibre se trouve dans l'union des deux. On saisit l'éternel et on ne rejette pas l'éphémère ; on saisit l'éphémère et on ne rejette pas l'éternel. Ainsi est-il possible de soulager les hommes de leur souffrance.
Si tu en doutes, regarde les plantes : elles naissent au printemps, s'épanouissent en été, donnent des fruits en automne et toutes reconstituent leurs forces dans la froidure de l'hiver ... Sans jamais douter d'elles-mêmes, elles accomplissent de grandes choses."
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