N I H O N
- Par sunyatazenconseil
- Le 10/12/2010
- Dans NIHON
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Murmurant je ne sais quelles étranges paroles
Et je m'asseyais au milieu des idoles
Les bonzes passaient en traînant leur silence
Et pensaient : Qu'est-ce donc que cet être qui songe ?
Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge
Et l’étoile divine, qui pour moi jadis étincela
Tout avait disparu que j'étais encore là
Et je vous jure que par moment, je distinguais
Une lueur dans ce noir de jais
Comme une lumière d’âme
Voilà pourquoi je la réclame
Et m’enflamme !
Vous seule savez, n'est-ce pas ? Que ce n'est point ma faute
Si, depuis dix mille ans, pauvre cœur-esprit sans flambeau
Je ne suis pas allé crier tout là-haut
De peur que le vide ne me ligotte
En fait ! J’ai tout fouillé. J'ai voulu voir le fond
Pourquoi la joie en moi avec la tristesse se confond
J'ai voulu le savoir.
J'ai demandé : Que faut-il croire ?
J'ai interrogé la lumière, et l'envie, et l’espoir
Questionné le sage, et le fou et le passeur
Et l'amour, et l'âme et sa noirceur
Qu'ai-je découvert ? J'ai, ébahi, tout saisi sans rien prendre
J'ai vu beaucoup de fruits et fait tout plein de cendres
Qui suis-je ? Que veut dire cela ? Toujours ?
J'ai tout enseveli, songes, espoirs, amours
Dans le temple que j'ai bâti en ma poitrine
Qui donc a la connaissance ? Où donc est la doctrine ?
Oh ! Que ne suis-je encore le rêveur d'autrefois
Qui se perdait dans les livres comme dans les bois
Qui marchait insouciant, le soir, quand le ciel flamboie
Tenant par la main une belle orientale
Qui emplissait l’azur d’un parfum de santal.
Ô kami, tout cela, c’était donc du bonheur ...
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