Tu ez l'soleil !
- Par sunyatazenconseil
- Le 09/09/2010
- Dans Poésie
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T’es là , tu t’plains, t’as peur.
Dis, tu crois pas qu’tu pousses
A gémir sur ton sort,
Alors qu’le vieux là-haut
Y’s tape à lui tout seul
Tout l’poids d’la création ?
Avec toutes les âneries
Qu’les hommes ils lui ont fait,
Tu crois qu’y s’demande pas
Pourquoi qu’tout ça arrive,
Qu’y s’sent pas responsable
Vu qu’cest lui qu’y a créé ?
Mets-toi donc à sa place
Tu verras si c’est drôle.
J’t’imagine dans sa peau
Sûr, tu nous f’rais une crise.
Arrête tes jérémiades,
Mouille donc un peu ta ch’mise,
T’as pas grand-chose à faire,
T’as juste à la fermer,
Et à r’trousser tes manches
Pour ramer sur le sable,
En attendant qu’y ait d’l’eau.
Laisse tomber l’attirail
À honorer l’bon Dieu,
Y roupille dans son coin,
En attendant qu’ça s’passe
Tellement qu’cest ennuyeux.
Pendant qu’tu brames tout seul
Dans l’noir, au fond d’ta piaule,
À glander sans rien voir.
Tu vois pas qu’t’es tout seul,
Ou c’est-y qu’t’as trop bu ?
Dehors y a du soleil,
Pendant qu’tu joues l’endive.
L’bon Dieu, y a pas à dire,
Y préfère la campagne,
Y préfère les p’tits ch’mins,
La boue et les cailloux.
Toi y t’causera jamais
Si tu chougnes sur ton sort,
À l’inonder d’prières
Ramollies par tes larmes.
Y préfère ceux qui bougent
La ch’mise trempée d’sueur
Et toute raidie d’poussière.
Ceux qui attrapent la vie,
À bras l’corps, sans détour,
Et qui lui font honneur
En chantant pour sa gloire,
Une belle chanson à boire
Plutôt qu’tous ces cantiques.
Et pourquoi qu’t’irais pas
T’rouler dans la poussière
Et tout comme les cochons,
Sentir le goût d’la terre ?
Pas de honte à avoir
À honorer la pluie
À saluer l’soleil
En gueulant : « j’suis en vie ! »
En s’vautrant dans les herbes,
Qui sont les ch’veux d’la Terre.
T’as peur du ridicule,
Et c’est comme ça qu’tu l’es.
Ridicule à pleurer,
Avec toutes tes manières
De tordu évolué
Qui nous foutent la misère,
Partout où qu’y a des gens
Qu’aiment pas les artifices.
Là, tu veux que j’te dise
Le fond de ma pensée ?
Avec tout leur pognon
Y sont dégénérés,
Des accidents d’la vie,
Faut pas leur ressembler.
Y faut les fout’dehors
À grands coups d’pied où j’pense !
Cette sorte de puit sans fond,
C’est jamais satisfait.
Et plus c’est qu’ils amassent,
Et plus c’est qu’ils en veulent.
Ça tuerait père et mère
Pour avoir un peu plus.
Mais là ils tuent la Terre
Ils lui arrachent la vie,
Pour faire des bénéfices,
Pour gonfler leurs profits.
Faut-y qu’tu sois aveugle
Pour ne pas remarquer,
Qu’ils nous coupent la branche
Où c’est qu’on est posés.
Ils n’ont plus l’sens commun,
Où ils l’ont jamais eu.
Ces malades de la Bourse,
Y crèveront d’leur cancer.
Leur place, moi j’la leur laisse,
J’m’y sentirais trop mal.
J’préfère le goût du miel
Et l’parfum des sous-bois
À ceux de leurs palaces.
La Terre n’a pas b’soin d’eux
Et quand elle se soulève,
Quand elle crache sa colère,
Ça peut paraître injuste.
Elle détruit ceux qui souffrent,
C’est p’t-être bien qu’elle les aime
Pour les emmener comme ça,
Par fournées gigantesques,
De l’autre côté d’la vie,
Pour leur offrir la paix,
Celle qu’ils n’ont jamais eue.
Tandis qu’tous ces rapaces
Planqués dans leurs bunkers
Y s’protègent de la mort
Parce qu’ils en ont peur.
Y essaient d’l’éviter
En amassant des choses,
Rien qu’pour se rassurer.
Mais elle leur colle aux basques
Et plus c’est qu’ils amassent
Et plus c’est qu’elle leur colle.
Elle les quittera jamais,
Et y crèveront c’est clair,
Sous leurs tonnes de pognon,
Aussi vides qu’un trou d’air.
C’est-y donc qu’t’as compris
Qu’il faut qu’on les arrête,
Et qu’c’est pas en geignant
Qu’on pourra y’arriver ?
L’bonheur, on y a tous droit,
Y tient en très peu d’choses,
Pour eux c’est encore trop.
C’est qu’la vie, ces gens là,
Ils l’ont jamais connue.
Ils connaissent que la mort
Qu’ils sèment tout autour d’eux.
Ils sèment ce qu’ils sont,
Y a pas à les envier,
Y a juste qu’à leur dire « non ! »
Et à les arrêter.
Tout c’qui disent c’est du vent,
Y font rien qu’à mentir,
Faut pas les écouter.
Y en a toujours pour eux
Quand y gagnent plus qu’la veille,
Y en a jamais pour nous,
Et y en a jamais eu.
Révise donc ton histoire,
Tout c’qu’on a obtenu,
C’était jamais possible
Et pourtant on l’a eu.
Faut arrêter d’pleurer
Sur quèqu’chose qui existe,
Alors qu’ils brament partout
Que ça n’existe pas.
Faut savoir dire : « je veux ! »
Et alors on aura.
Pour la Terre, c’est pareil,
Ils vont la faire crever,
Et c’est pas dieu possible
Crois moi, d’les laisser faire,
Sans devenir pire qu’eux
C’qui s’rait pis qu’la misère.
Faut pas qu’on tue l’espoir,
Faut pas qu’on tue l’soleil,
Faut s’accrocher à eux
Comme à une bouée d’sauvetage.
Et crois donc c’que j’te dis :
Demain ça s’ra la fête
Demain ça s’ra nouveau,
Demain on entendra
Murmurer les ruisseaux
Et chanter les abeilles,
Dessous un ciel tout bleu
Où c’quon s’tiendra tout nus
Sans attraper la honte,
Heureux d’être comme on est
Comme c’est qu’on nous a fait
Libres comme des oiseaux
Aussi solides qu’une pierre
Et vivants comme jamais !
© Adamante
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