Les maux et infiniment plus
- Par sunyatazenconseil
- Le 09/01/2011
- Dans ZEN
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Quand les mots, les concepts, les cogitations apparaissent dans notre esprit, c’est que le mental est actif. Quand le mental est actif, nous sommes absent à nous-même. Alors les maux peuvent également se faire jour et blesser le corps ...
Quand le mental fait silence, nous retrouvons la présence à nous-même, au corps, à la respiration. Cette présence et la nature de Bouddha sont indissociables de l’instant présent et ce dernier est parfaitement insaisissable.
Ne le cherchez donc pas avec des mots ...
Si nous sommes totalement assujettis à nos pensées, si nous nous identifions à leurs contenus, étrangement c’est que nous sommes absent à nous-même. Si nous maintenons la simple observation de nos pensées, nous en devenons conscient. Conscient en tant que témoin,. Non seulement nous réalisons que nous ne sommes pas les pensées, mais également que la présence, l'espace inter-rieur dans laquelle se tient l’observateur n’est pas différent de nous-même. La pensée perd ainsi son pouvoir d’attraction et le mental cesse de nous importuner.
Entre les pensées, il y a le silence qui est notre nature originelle. Dans ce silence les mots apparaissent, les concepts se développent, les pensées se manifestent. Ne vous attachez pas, observez, ne donnez pas trop d’importance à ce « moi » qui veut comprendre, saisir, qui veut vivre à votre place, diriger votre existence ...
Quelqu’un demanda un jour au Bienheureux ;
- « La conscience la plus haute, la plus élevée que vous ayez atteint est-elle inaccessible à l’entendement ? »
- « Oui. Concernant la conscience dont tu parles ; je n’ai rien atteint du tout. Cette conscience est partout mais nous ne pouvons ni l’atteindre, ni la saisir. Cependant nous pouvons l'actualiser ici et maintenant. Nous la manifestons par la pratique de toute action accomplie l’esprit libre d’un ego et de l’objet du moi. »
Quand nous sommes présent à nous-même, l’ego s'efface naturellement, automatiquement, inconsciemment. Expérimenter cette conscience et surtout s’y maintenir, c’est l’éveil du Bouddha, notre éveil.
Cela signifie : « demeurer dans l’apparition et la disparition des phénomènes » sans s’y identifier.
Revenir sans cesse au corps, à ce que nous sommes effectivement en train de faire, quelle que soit la perception, la sensation que nous en avons, à la qualité de notre souffle. Observer tout, sans juger, sans prendre parti, sans prise de tête.
Avec la pratique régulière, nos espaces de calme, de tranquillité et de joie profonde deviennent de plus en plus longs et nombreux. Nous devenons intime avec nous-même.
C’est komyo la lumière qui brille par elle-même, qui s’illumine d’elle-même comparable au lever simultané de 84 000 soleils. Cette éblouissante et merveilleuse lumière, cette présence à nous-même, c’est l’absence de moi.
C’est nous et infiniment plus que nous !
Alors reportons toute notre attention, toute notre énergie dans l’instant présent, ne le perdons pas. Entendre sans s'attacher à ce qui est entendu. Respirer sans but, penser sans pensée ...
Dans l’absence d’attachement, il y a une extrême conscience d’être.
Inutile de chercher ailleurs !
C’est cela l’essence de l'asseoir-zen, le cœur de la méditation, l’enseignement inaudible, sans mot et sans maux, la lumière silencieuse.
La porte sans porte qui ouvre simultanément et avec grand fracas les 84 000 portes qui conduisent au satori.
crédit photos Gregory Colbert
zazen Silence Attention satori
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