Par deux ...
- Par sunyatazenconseil
- Le 09/12/2012
- Dans ZEN
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Always two there are, no more, no less : a master and an apprentice.
(Toujours par deux ils vont. Ni plus, ni moins. Le maître et son apprenti).
Maître Yoda (à Maître Windu)
Maître et disciple : mystère d'une rencontre, intimité d'une relation.
By Raphaël Feur
Source complète : ICI
" Se placer sous la guidance d'un Maître spirituel est un acte chargé de nombreuses significations qui emportent un choix de vie. Celui qui accomplit cet acte a, d'une manière ou d'une autre, déjà accompli un parcours personnel au terme duquel il sait qu'il ne peut accéder à la Réalité par lui même.
... Or, la Réalité n’est ni susceptible d’être couchée sur le papier, donc apprise, ni susceptible d’être cernée par la parole, donc transmise verbalement. Les modalités de transmission de cet enseignement doivent donc nécessairement passer par d’autres vecteurs, lesquels vont s’adresser à d’autres récepteurs que ceux de l’intelligence prise dans son sens commun. Le mystère de cette éducation inhabituelle ne s’évoque lui même que par touches qui sont autant d’allusions représentatives du vécu de celui qui suit la Voie.
R é v e i l l e r l e s o r g a n e s d e p e r c e p t i o n.
Le compagnonnage avec un maître aboutit à changer profondément notre regard sur les choses et sur l’existence elle-même. En effet, dès lors que le disciple est relié à son Maître, chaque événement de la vie ordinaire est porteur d’une dimension spirituelle qu’il n’avait pas avant, puisque celui-ci n’avait pas encore rétabli ce lien conscient avec les significations les plus élevées de son existence. La rencontre d’un Maître spirituel véritable constitue dans la vie de l’Homme un événement déterminant rarissime et bien plus précieux que nous ne pouvons l’imaginer.
Cette simple rencontre, ou même une simple mise en contact, constitue déjà pour tout un chacun la trace d’une " main tendue " par le Divin.
Elle ouvre toutes les possibilités et peut débloquer tous les nœuds intérieurs : " Lorsque tu viens vers Moi d’une coudée, Je viens vers toi d’un pas ; lorsque tu viens vers Moi d’un pas, Je viens vers toi d’un empan… "
La subtilité du rapport Maître-disciple n’a d’égal que son caractère extrêmement précieux ...
Il ne s’agit pas non plus d’une relation dans laquelle le Maître aurait pour vocation de dicter à ses disciples le moindre de leurs faits et gestes quotidiens ou de prendre en main la gestion de leur vie. Un véritable Maître spirituel n’est jamais un " maître-à-penser " bien au contraire, il est un Maître " à ne plus penser " !
En réalité ce n’est ni par la pensée, ni par le raisonnement discursif que l’on peut connaître la Réalité. La Réalité n’est ni une formule mathématique, aussi sophistiquée soit-elle, ni un concept issu de notre réflexion. L’entendement humain ne peut l’atteindre, mais le COEUR, c’est à dire la dimension intérieure de l’être peut le contenir.
L’éducation spirituelle est un processus de reconnaissance d’abord, car naturellement le disciple se rend plus attentif à ce qui advient de lui lorsqu’il sait qu’il est désormais "guidé".
... Se mettre à l’écoute d’une brise fine qui n’est jamais bien loin et qui est toujours audible pour peu que l’on veuille l’entendre. C’est le rétablissement du lien conscient par une plus grande écoute de ce que portent les événements de l’existence. La pratique de la Voie augmente ces qualités d’écoute car elles réveillent les " organes " qui, en nous, entendent.
Dès lors le disciple saisit des fils, bons ou mauvais ; ils sont en réalité toujours bons car c’est à partir du moment où l’on suit un ou plusieurs fils que commence le cheminement, c’est à dire le voyage de découverte. Cette découverte prend immanquablement l’aspect d’un voyage au cœur de nos questionnements personnels, et pas uniquement dans leur dimension ontologique.
Ce voyage devient très concret pour autant que l’on a compris que pour aller Là il faut d’abord se dépouiller de tout ce que l’on croit être vrai et de tout ce que l’on a accueilli comme étant des vérités depuis des années.
Si l’on considère, de manière traditionnelle que l’Homme est constitué d’un corps, d’une âme, et d’un esprit ; on peut observer que le corps a sa nourriture (les aliments que nous consommons), de même que l’âme (les idées et les réflexions que nous produisons en permanence). Cependant il est clair que notre esprit, notre dimension intérieure ne trouve pas dans le monde matériel ou psychique sa part de nourriture, c’est pour cela qu’il est en somnolence. Ordinairement, nous ne pouvons pas le connaître car nous ne le sentons pas. La guidance du Maître va permettre de faire renaître cet esprit, ce coeur endormi lequel alors pourra se manifester à nous. Ce réveil de notre dimension intérieure prend effet quand naît le lien avec le cœur, l’esprit du Maître lui-même, esprit éveillé s’il en est.
Le disciple découvre alors des caractères de sa personne qu’il ne soupçonnait pas. La pratique conjuguée de la Voie et d’une vie impliquée dans ce monde font jaillir à nos yeux des traits de caractère et des attachements qui sont autant de motivations à nos agissements. La connaissance de Soi, au sens le plus profond, est une marque de la pratique spirituelle.
Elle est la marque d’un réel dépouillement et d’une purification intérieure, qui conduisent à laisser plus de place à Cela et moins de place à l’affirmation de notre volonté propre qui nous en voile la présence. En cela, le chemin est aussi important que le but ...
V o y a g e a v e c l e m a î t r e
... Le Maître intervient ainsi, sans qu’il soit besoin d’aucun contact ni d’aucun dialogue formel, dans les méandres de nos cheminements intellectuels jusqu’à en épuiser toutes les possibilités. C’est la raison pour laquelle on parle d’un enseignement " de cœur-à-cœur " car c’est de son cœur qu’il distribue vers notre cœur l’éclairage divin nécessaire au moment choisi. Il nous conduit à dissiper les erreurs, et à nous faire rebondir d’une perception à l’autre, comme autant d’étapes du voyage. Et ce jusqu’à nous conduire à l’endroit désiré.
Cet aspect de l’éducation spirituelle est particulièrement étonnant : nombre de disciples se rendent compte a posteriori avoir été conduit à tel " endroit " - il s’agit d’un endroit intérieur, qui signifie un ensemble de perceptions, de compréhensions et d’interrogations - parce que cet endroit était un passage nécessaire avant d’en atteindre un autre. Et ainsi de suite jusqu’à épuisement de l’âme qui délaisse sa volonté de guidance sur elle-même, pour finalement se laisser diriger par le sens de la brise à laquelle elle se rend attentive. "
bodhisattva rencontre Attention
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